3° Festival Jazz de Tegucigalpa

Après une averse tropicale impressionnante (la première de la saison, nous dit Marc) qui nous a fait nous replier sur l'hôtel, nous revenons le soir pour le concert.
La Caramba est une sorte de bodega avec une scène extérieure, très agréable.
Il se passe assez peu de choses au niveau culturel au Honduras, aux dires de cette charmante jeune femme francophile, rencontrée dans le jacuzzi de l'hôtel et qui est venue ce soir au concert avec sa mère. Elle est émue qu'une soirée pareille puisse avoir lieu ici,  Dans ce pays où il n'y a que peu d'artistes, 2 ou 3 chanteurs connus, de la côte caraïbes (qui sonnent très antillais), et visiblement peu de concerts.
La Caramba est pleine à craquer, public jeune, mais pas que.

Nous faisons un bon concert, avec un auditoire réceptif, rigolard, qui démarre au quart de tour quand on le sollicite et qui ne veut pas nous laisser parti à la fin. Bizarement, nous faisons ce soir notre premier rappel de cette tournée latino américaine où jusque là, le public, bien qu'enthousiaste, ne demandait pas de rappel (ce qui n'était pas le cas aux USA).
L'after concert est très chaleureux, les gens, ici aussi, nous attrapent pour nous remercier, se faire prendre en photo avec l'un d'entre nous, faire dédicacer un cd.
Mais  la nuit sera courte, le lendemain nous prenons le bus à 6h, départ 5h15 de l'hötel, pour le Salvador.
Malgré une invitation pressante de Julie et Claire et leur bande franco-hondurienne à finir dans un bar, nous rentrons à l'hôtel profiter des 4 petites heures de sommeil qui nous restent, gardant un souvenir assez précis du précédent voyage en bus, au final assez fatiguant.

Nous prenons donc congés de Marc, Julie et Claire. Une fois de plus, nous sommes tombés sur une équipe extraordinaire de gens "normaux" comme on aimerait en voir plus souvent. Le malheur est que ce monde incroyable, militant pour une image saine et valorisante de la culture française à l'étranger (et très appréciée localement, du coup) subit des plus en plus des tentatives de récupération politique de la part de notre caste dirigeante bling bling: budgets controlés, perte d'autonomie de décision, organismes culturels fantoches inutiles et voire incompétents mis en place, sous des prétextes de contrôle de l'argent public.

Levons donc notre verre, qu'il soit plein de champagne ou de cette eau reconditionnée merdique vendue par Coca Cola et qui est la seule que l'on trouve dans ces pays d'Amérique centrale (0% d'apports minéraux, 1% de sodium, elle n'a ni ni goût, ni réelle propriété désaltérante) à ces acteurs passionnés que nous avons rencontrés ici comme en Asie, en Afrique, ou en Europe centrale; ces gens qui FONT, avec ou sans moyens, car la culture française à l'étranger étant dans la partie invisible de l'iceberg, elle est toujours la première à être sacrifiée budgétairement par les opportunistes qui nous gouvernent.
El pueblo unido jamás será vencido

Marc de Lehelle d'Affroux, directeur de l'AF nous présente

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Si, si Vivian est dans la photo... Trouvez le!

Le lendemain matin.

En fait, Marc a bien fait les choses, car notre bus est un bus de luxe et nous serons en Primera clase: fauteuil de ministres, position allongée royale, petite couverture et petit oreiller, steward et hotesse aux petits soins.

La route, une fois encore est magnifique. Si ce n'étaient les ordures et les sacs plastiques qui en tapissent les bas cotés comme en Afrique, le film serait parfait.
Cabanes, maisons délabrées ou jamais terminées, on capte là des moments de vie, en voyeur, au travers de nos vitres teintées.
Ici, une pette fille sort en courant d'une improbable masure, toute nue… Là, dans un bois deux garçonnets luttent. Ailleurs, un homme répare quelque chose dans une cour.. Images fugitives d'un monde que nous traversons furtivement. Eliza en saisit quelques bribes avec son appareil.

 

 

 

 

 

 

 

 

Comments

[Jean-Paul]

Hola amigos,que tal ! Quel plaisir de suivre vos péripéties sur votre beau blog. Dommage de ne pas être de la partie pour enregistrer les concerts de cette tournée, je suis sûr qu'il y aurait eu de quoi faire un bon "live"...et vous auriez eu un traducteur supplémentaire...vous me faites trop envie,cabrones !
Besos a todos y hasta la vista !
Juan-Pablo